Jour 1: El Cuervo et Montaña Colorada

El Cuervo, précurseur d’une éruption majeure.

C’est à Lanzarote que débute la cuvée 2023 de nos aventures, en mars plus précisément afin d’échapper au froid de notre Moselle natale. Nous entamons ce périple avec le volcan El Cuervo, au beau milieu d’un paysage lunaire. Le parcours est très accessible, alternant entre sable et cailloux, et nous permet de faire le tour du cratère. L’ancien champ de lave s’étend à perte de vue, telle une mer noire ou seule quelques mousses parviennent à faire leur nid. Nous sommes par contre en première ligne pour essuyer les bourrasques qui nous frappent de plein fouet. De vives caresses qui nous réveillent de bon matin, une veste n’est pas de trop pour se réchauffer. Après une bonne demi-heure de marche (pauses photos comprises) nous arrivons au pied du volcan.

Bien que n’étant pas le plus imposant de l’île, le cratère nous parait immense. Nous en faisons le tour dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, ce qui nous mène rapidement à la caldera. Ici une impressionnante brèche nous permet de découvrir le cratère de l’intérieur. Nous empruntons volontiers le chemin pour descendre jusqu’au centre de ce dernier. C’est complètement seul que nous nous imprégnons du silence des lieux, uniquement perturbé par le chant du vent à intervalles irrégulières. Difficile d’imaginer que c’est ici même qu’a débuté la terrible éruption de 1730. El Cuervo est en effet le précurseur de ce fléau qui dura 6 ans, ravageant une grande partie de Lanzarote jusqu’à lui donner son aspect actuel.

En 1730 une éruption majeure débuta à Lanzarote. Celle-ci ne pris fin qu’en 1736 et modifia à jamais la vie de l’île. Le volcan El Cuervo demeure aujourd’hui le symbole de cet événement 🙂

Une belle entrée en matière.

Nous poursuivons notre agréable tour d’El Cuervo au milieu de ce décor apocalyptique. La végétation est un peu plus fournies de ce côté, comme un message prouvant que la vie trouve toujours un chemin. Nous pouvons observer au loin les contours du célèbre Parc National Timanfaya et ses montagnes rougeâtres. Le sentier prend fin sous des rafales toujours plus violentes, à en perdre l’équilibre par moments. Si le retour dans la voiture de location est bienvenu nous sommes ravis de notre première visite. Une belle entrée en matière qui augure que du bon pour la suite de notre séjour à Lanzarote.

Passage méridien à Yaiza.

Cette partie de l’île (centre-ouest) est relativement sauvage. Les rares villages que nous traversons ne sont pas très animés, d’autant plus que nous sommes dimanche. Autant vous dire que la recherche d’un restaurant est compliquée. Notre chemin nous mène à l’entrée du Timanfaya, peu intéressés par ce site à la base nous nous laissons un temps tenter. L’interminable bal de voitures qui s’étend jusqu’au bout de l’horizon nous décourage toutefois rapidement. Nous mettons donc le cap sur Yaiza, petit village un peu plus au Sud. La visite du centre s’effectue rapidement et le seul restaurant ouvert n’accepte pas la CB… tant pis pour le repas! Les villages de l’île sont en tout cas typiques et très agréables. Tous parés de blanc, ils apparaissent comme des oasis posés au milieu des terres désolées.

Marche digestive à Montaña Colorada.

Nous trouvons finalement de quoi nous restaurer dans une sympathique Bodega à La Geria (on y reviendra lors du jour 5). Après avoir dégusté d’excellentes tapas nous revenons dans le secteur d’El Cuervo. Nous entamons une promenade digestive autour de la Montaña Colorada. Ici aussi le sentier consiste en une boucle autour du volcan. A première vue le mont semble anodin mais il dévoile son secret une fois le tour entamé (toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre). Le second quart revêt une superbe couleur rouge, qui résulte de la concentration d’oxyde de fer dans la lave. Un contraste saisissant dont il est difficile de détourner le regard. C’est un phénomène que l’on retrouve également à Timanfaya, qui lui vaut d’ailleurs le surnom de Montañas del Fuego. Sur notre droite se dresse la Montana Negra, que nous arpenterons tout à l’heure.

La seconde moitié du volcan est plus banale, une fois la partie rouge derrière nous. Nous y retrouvons une teinte noire typique de la région, parsemée par quelques touffes de flore locale. Une partie du pied du cratère est éventré, résultat de l’intervention humaine. Les roches et sables volcaniques sont utilisés pour les travaux de BTP si nous avons bien compris les explications. Des panneaux explicatifs jalonnent la boucle, ils permettent de mieux comprendre l’environnement qui nous entoure. Nous rejoignons finalement le parking au bout d’une bonne heure de demi de marche. Ces deux randonnées nous ont fatigué, évoluer sur des sentiers rocailleux est plus usant qu’il n’y parait.

Coucher de soleil à Montana Negra.

Après un bref retour à l’appartement nous revenons sur le parking de Montana Colorada en fin de journée. Notre objectif est de gravir sa voisine, Montana Negra, pour observer le coucher depuis le sommet de cette dernière. La vue est en effet imprenable sur les alentours, tout particulièrement sur le cratère d’El Cuervo. Arrivés au sommet ce sont de fortes rafales de vent qui nous accueillent une nouvelle fois. Heureusement que le soleil reste au rendez-vous. Seul point négatif, un voile brumeux cache en partie le panorama. Il est faut toutefois plus pour venir à bout de notre enthousiasme, le spectacle demeure superbe.

Nous restons posés de longues minutes à admirer le paysage avant de finalement faire demi-tour. Il nous reste une belle marche pour revenir au parking et le crépuscule se fait de plus en plus insistant. Quelle belle première journée nous venons de vivre, entre les trois grands volcans de cette partie de Lanzarote. Nous avons vraiment hâte d’en découvrir encore plus dès demain avec la partie Sud de l’ile.