C’est quoi ce temps pourri?!?
Lorsque le réveil sonne à 6h ce matin nous sommes loin d’imaginer ce que la journée nous réserve. Nous prenons rapidement la route pour déposer la voiture à Kehetahi Car Park, à une vingtaine de minutes du motel. D’ici nous montons dans la navette réservée sur internet qui nous dépose au point de départ de Tongariro (Mangatepopo, à l’Ouest du cratère). Entre temps l’appréhension a fait place à la désillusion, le temps est exécrable et avec tout ce brouillard nous ne voyons rien à dix mètres à la ronde.
Une expérience incroyable.
Nous n’imaginions pas une seconde traverser Tongariro autrement que sous un grand soleil, c’est donc bien dégoûtés que nous débutons l’aventure. Ne pouvant plus faire marche arrière nous décidons de manger notre pain noir et d’avancer coûte que coûte. Le début du sentier est plutôt abordable, puis les premières parties d’escalade font leurs apparitions. Pluie et brume rendent la progression bien plus compliquée, c’est éreintant. Par moment le vent nous donne tout de même de faux-espoirs en dispersant brièvement les nuages.
Et soudain le miracle se produit. A quelques dizaines de mètres du sommet le brouillard se disperse, laissant apparaître l’extraordinaire paysage rocheux. Celui-là même qui a servi de décor aux films Le Seigneur des Anneaux dans les années 2000. On laisse le sale boulot de détruire l’anneau à Frodon, de notre côté nous essayons de rejoindre le sommet qui pointe discrètement le bout de son nez.
Il est recommandé de s’équiper pour la randonnée Tongariro Alpine Crossing. Le trek n’est pas très technique mais il nécessite un matériel adéquat. Évitez donc l’escalade en tongs 🙂
La récompense après 3h d’efforts.
Il nous aura fallu trois heures pour rejoindre le point culminant de Tongariro. La vue sur le Red Crater est à couper le souffle, il est gigantesque et d’un rouge vif qui tranche avec la roche environnante. Notre attention est aspirée par l’immense cavité jusqu’au moment ou nous apercevons les Emerald Lakes sur la gauche. Situés en contrebas, ces trois lacs turquoise subliment cette terre de désolation. Nous entamons avec précaution la descente pour les rejoindre quand nous croisons un anglais effectuant le parcours… en tongs!
Fiers d’avoir vaincu le Tongariro.
Comme la plupart des randonneurs présents nous décidons de casser la croûte assis au bord des lacs. Avant d’entamer la descente nous jetons un dernier coup d’œil au volcan, soulagés que le plus dur soit derrière nous. Le dénivelé s’avère être incroyablement usant, la légère pente interminable (11km) sollicite énormément les genoux. Après des heures de marche il nous faut encore traverser un chemin de forêt, puis trimer sur deux kilomètres supplémentaires pour rejoindre le parking. Nous sommes à deux doigts de pleurer de joie quand nous apercevons enfin notre voiture.
Nous aurons bataillé 7h30 pour venir à bout de ces 21km. Bien que complètement épuisés par les efforts déboursés aujourd’hui, nous sommes vraiment fiers d’avoir réussi l’épreuve Tongariro. Nous pouvons dès à présent rejoindre “notre précieux” comme dirait Gollum, à savoir notre lit!
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