Le Palais de la Bahia.
Cette seconde journée à Marrakech est essentiellement consacrée à quelques uns des plus beaux palais de la ville. Nous la débutons avec le plus réputé d’entre eux, le Palais de la Bahia. Construit à partir de 1860 par Ahmed Ben Moussa, Grand Vizir, pour sa favorite (quatre épouses et vingt quatre concubines, le vizir tenait la forme!). En nous rendant au palace dès l’ouverture nous espérons éviter la foule. C’est comme souvent un choix judicieux puisque nous ne croisons pas grand monde dans les deux premiers patios. Le premier est un beau Riad en cours de restauration, ce qui ne nous empêche pas d’être admiratif devant les ornements des plafonds de bois. Dans le second nous retrouvons mosaïques et fontaine centrale, un classique des palais marocains qui fait toujours mouche.
Vient ensuite le vif du sujet avec la cour principale du palais. Celle-ci impressionne par ces dimensions et ses couleurs. C’est bien simple, nous ne savons pas où donner de la tête tant le lieux est magnifique. Un long couloir couvert s’articule tout autour de la place, un coin d’ombre agréable par temps chaud (comme c’est le cas aujourd’hui). Encore une fois le travail des artisans est remarquable, chaque recoin du patio nous fait voyager. Le Palais de la Bahia représente à merveille la ville secrète qu’est Marrakech. Comme pour le Jardin Secret hier, il est impossible d’imaginer le faste des demeures et jardins depuis les ruelles de la Médina.
La dernière partie du palais est voisine de la cour principale. Il suffit de passer par une porte et de descendre 2-3 marches pour accéder à un jardin traditionnel. Nous retrouvons ici une division en quatre plates-bandes, et une belle fontaine centrale ornée de mosaïques. La végétation y est abondante, les palmiers semblent s’envoler dans le ciel. Les orangers ne sont pas reste puisque leurs fruits se fondent à merveille dans l’harmonie générale du jardin. Il est possible de découvrir des pièces annexes en empruntant les portes disposées sur chacun des murs du Riad. Nous y retrouvons le travail d’orfèvre des artisans qui ont œuvré dans le palais. Entre chacun des patios nous évoluons dans des couloirs et pièces richement décorées. Cela dit ce sont clairement les cours qui marquent les visiteurs lors de la découverte de la résidence.
Dar Si Said, le musée du tapis.
Nous choisissons maintenant de nous enfoncer un peu plus dans la vieille ville, à la recherche du Musée Dar Si Said (il se trouve à cinq minutes à pied du précédent palais). Construit par Si Said, frère du Grand Vizir Ahmed, la demeure est aujourd’hui reconvertie en musée du tapis marocain. Des dizaines de pièces y sont exposées, les explications détaillées nous renseignent sur l’histoire de cet art national. Nous apprenons entre autres que chaque région du Maroc a ses propres spécificités pour confectionner les tapis. Il existe donc une multitude de tapis marocains. Bien que très complète, l’exposition ne capte pas toute notre attention. En effet, la beauté de la demeure se suffit à elle-même.
L’exposition débouche sur une paisible cour intérieure, encore une fois très fournie. Nous commençons à nous familiariser avec les jardins marrakchis, mais nous tombons une nouvelle fois sous le charme des lieux. Autour du patio les arcades mènent dans des pièces annexes ou sont exposées notamment des bijoux berbères. A l’étage nous retrouvons de magnifiques tapis, mais ils passent presque inaperçus devant la décoration spectaculaire des salles. Les plafonds attirent tellement notre attention qu’il faut par moment penser à baisser les yeux pour ne pas se prendre les pieds dans le “tapis”. Finalement, bien que moins célèbre que son cousin, le musée Dar Si Said est à découvrir absolument.
Le Palais El-Badi pour finir en beauté.
A midi nous déjeunons dans un des nombreux restaurants présents dans les ruelles autour de la place Jemaa El-Fna. Le ventre bien rempli mais pas rassasiés de palais, nous prenons la direction du Palais El-Badi. Après avoir traversé une partie des souks de la vieille ville nous passons par la Place des Ferblantiers. Nous empruntons une des portes monumentales des anciens remparts de la Médina pour rejoindre le palace. En nous acquittant des droits d’entrée, le guichetier “oublie” de nous reprendre une partie de la monnaie. Les choses rentrent rapidement dans l’ordre mais cette tentative d’entourloupe nous laisse perplexe. L’affaire est cependant vite oubliée dès que nous débutons la visite.
La première partie de la visite a lieu au sous-sol, photos et explications nous informent sur l’histoire du palais et la ville en Marrakech en général. La suite de la découverte se passe a ciel ouvert. Comme prévu le palais est une semi-ruine. Construit au 16ème siècle par le Sultan Ahmer El-Mansour, El-Badi était à l’origine recouvert d’or, de turquoise et de cristal. Faste qui ne durera pas un centenaire puisque le lieu a été complètement pillé 75 ans après l’achèvement des travaux. Les restes de l’édifice demeurent magnifiques, composés de quatre jardins entrecoupés de deux grand bassins. Des dizaines de cigognes nichent dans les remparts du palais (on entend leur claquements de becs par moments).
Une soirée aux mille et une nuits.
De nos jours le Palais accueille le Marrakech du Rire, festival humoristique créé par Jamel Debbouze en 2011. Les scènes sont d’ailleurs en cours de montage au moment de notre passage. De retour au Riad nous trouvons via Tripadvisor un restaurant près de chez nous, Dar Yacout. Situé dans une petite ruelle quelconque de la médina, rien de laisse présager des merveilles qui vont suivre (le restaurant n’a même pas de devanture). Une fois a l’intérieur nous sommes projetés dans un comte de mille et une nuits. Le lieu est idyllique et le dîner est délicieux (et très très copieux). Une soirée parfaite pour clôturer cette merveilleuse journée.
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