Jour 1: Galle l’européenne

Début de voyage à Galle.

Nous sommes arrivés tard à l’hôtel hier soir, dans la nuit noire. C’est donc ce matin que nous pouvons nous faire une première impression du Sri Lanka, depuis le toit de l’hébergement. Et quelle vue! La ville plongée dans une brume matinale est captivante, nous distinguons à peine la végétation luxuriante des bâtiments. Excités par ce premier contact, nous engloutissons le petit déjeuner pour partir à la découverte de Galle, point de départ de notre aventure. Une fois n’est pas coutume, nous serons accompagnés d’un guide tout au long de ce voyage. Nous appréhendons un peu cette cohabitation, nous qui chérissons tant notre liberté lors de nos périples.

La vieille ville de Galle.

C’est donc Dhammika qui va nous guider durant une dizaine de jours. Très agréables, ils nous proposent d’entamer les hostilités avec la vieille ville de Galle. C’est la partie la plus intéressante de la métropole, celle qui a vu se mélanger les cultures. Si les marchands arabes commerçaient ici depuis longtemps, ce sont les portugais qui se sont installés dans le secteur en premier au 16ème siècle. Ils en ont fait le port principal du Sri Lanka avant que les hollandais ne s’en emparent pour réellement le structurer. Les remparts sur lesquels nous évoluons témoignent de l’influence batave. Ces derniers ceinturent la vieille ville et permettent de remonter son Histoire en en faisant le tour à pied.

Le style rectiligne des rues est un héritage de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. C’est sous sa domination que Galle a connu son apogée. Dhammika nous interpelle à chaque coin de rue pour nous présenter des bâtiments, leur origine ainsi que leur fonction initiale. Nous nous familiarisons doucement avec ce mode de fonctionnement, nous perdons en autonomie ce que nous gagnons en connaissances. Notre chemin nous mène jusqu’à ce qui semble être une vieille maison étendue. Il s’agit en réalité d’une partie des remparts qui laisse apparaitre l’ancienne porte principale de la forteresse. Les armoiries néerlandaises trônent encore au-dessus de celle-ci alors que les Tuk-Tuk font des allers et venues dans un vacarme incessant.

Le Phare en point de repère.

Galle ne représente clairement pas l’idée que l’on peut se faire du Sri Lanka. Elle nous semble presque familière tant l’influence architecturale européenne y est forte. En point d’orgue le phare, dont la forme actuelle a été édifiée par les britanniques peu avant la décolonisation. Ce tronçon en bord de mer est le plus agréable et donc, par la force des choses, le plus fréquenté. Nous y croisons touristes et locaux en cette matinée ensoleillée alors que Dhammika nous a invité à finir le parcours en autonomie. Quel plaisir de flâner sur le chemin avec d’un côté l’océan et de l’autre la vieille ville au style bien marquée.

Nous ne résistons pas à quitter les remparts pour nous aventurer dans les ruelles. Il est encore tôt il n’est donc pas étonnant de voir bon nombre de boutiques encore fermées. La vieille ville est très touristique, la grande majorités des échoppes sont dédiés aux étrangers. En ce qui nous concerne un délicieux jus de mangue frais en terrasse fait l’affaire. De retour sur les fortifications nous bouclons notre tour en rejoignant Dhammika au niveau de la Clock Tower, point de départ de notre aventure. Galle a peu à peu perdu de sa superbe, au profit de Colombo, avec l’arrivée des britanniques sur l’île. Nous avons adoré l’atmosphère qui y règne, comme une invitation à la détente.

Kalamatiya Bird Sanctuary.

Nous quittons maintenant Galle pour rejoindre Kalamatiya Bird Sanctuary. Le trajet qui doit durer 1h30 d’après Google prend en réalité des plombes. Cela dit cette première immersion sur les routes srilankaises permet de tempérer le retard. La chaussée prévue pour deux véhicules devient régulièrement une trois voies improvisée, priorité au plus courageux. Nous arrivons enfin à bon port devant une petite cabane perdue en pleine jungle. Budy, le guide de cette activité nous convie sur sa petite embarcation. Nous allons naviguer sur un lac pour un safari photo au milieu de 150 espèces d’oiseaux. Manque de pot, la pluie fait son arrivée, rendant difficile l’observation de nos amis à plumes. Nous nous consolons avec la beauté du paysage, mais également le sinistre spectacle d’une grenouille engloutie par un serpent…

Après la pluie… le ciel nuageux.

L’averse finie par s’estomper, laissant les volatiles évoluer librement dans la réserve. Nous nous prenons au jeu quand bien même nous ne sommes pas férus d’oiseaux. Pas un bruit ne vient perturber le moment, mis à part les sons de la nature. Budy est à l’affût du moindre mouvement, comme s’il était doté d’une vision d’aigle. Il nous informe sur les différentes espèces observées, ses propos sont appuyés par une encyclopédie sur les oiseaux. Ces explications sont très intéressantes même si nous n’y connaissons absolument rien dans le domaine. Nous nous contentons d’admirer les spécimens, tout fiers d’en trouver quelques-uns par nous-même.

Une belle entrée en matière.

Déjà plus de deux heures que nous sillonnons la réserve naturelle de Kalamatiya. Ce n’est d’ailleurs pas plus mal que le ciel soit un peu couvert, nous aurions littéralement cramé sous le soleil. Budy prend le chemin du retour durant lequel nous croisons encore quelques oiseaux. Un dernier nous interpelle plus que les autres puisqu’il est tout simplement posé sur le dos d’un buffle. L’aventure s’achève alors que nous rejoignons le rivage en fin d’après-midi. Au final nous avons adoré cette activité alors qu’à la base nous n’étions pas spécialement emballés par l’idée. Le mérite revient à Budy et son comparse qui rendent le tour passionnant et interactif. Il nous a même appris un tour de magie en fin de visite.

Ce séjour au Sri Lanka est bel et bien lancé, et de la plus belle des manières. Nous roulons encore près de deux heures pour rallier notre hôtel pour la nuit, dans le secteur d’Udawalawe. Une région pas anodine puisque c’est ici que se trouve le parc national du même nom. Nous nous y rendrons justement demain à l’aube pour un nouveau safari, mais cette fois-ci à la recherche des éléphants!