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Jour 9: Fagradalsfjall, le meilleur pour la fin

Fagradalsfjall au petit matin.

Il n’est pas tout à fait 7h lorsque nous quittons Reykjavik, direction la célébrité islandaise du moment, Fagradalsfjall. Entré en activité au soir du 19 mars 2021, le volcan est devenu l’attraction phare du pays. En dépit d’une année compliquée, au moment de notre séjour, près de 300 000 personnes étaient déjà allées à sa rencontre. Après une heure de route nous arrivons au parking et débutons la randonnée. Trois chemins s’offrent à nous (A,B et C). Après un moment d’hésitation un touriste américain nous conseille de choisir l’option A, le parcours C étant selon lui “Fucking long and the view isn’t great“. La montée est abrupte mais la roche de lave noire ne tarde pas à pointer le bout de son nez. Nous la contemplons sur notre droite, toujours fumante, et autant dire qu’elle fait son effet. En nous rapprochant du cratère nous l’entendons gronder par intermittence, dégageant à intervalles régulières d’épais nuages de fumée.

Premier aperçu sur la coulée après près de 30 minutes de marche
La lave froide toujours fumante, le cratère est encore loin
Le paysage est désolé et pourtant magnifique
Le cratère crache des nuages de fumée par intermittence
On est au plus près de l’action, la lave est littéralement à nos pieds

Au plus près de l’action.

L’excursion est usante, le dénivelé conséquent et le chemin de fortune peu pratique. Mais l’excitation que provoque le panorama sur ce monstre est enivrante. Nous espérons voir un peu de lave bien sûr mais la simple vue sur cette interminable coulée noire nous laisse déjà sans voix. Aucun obstacle ne vient limiter l’accès au site, nous pouvons littéralement toucher la roche volcanique (ce qu’il ne faut pas faire les enfants!). Le cratère ne s’établit qu’à quelques dizaines de mètres de nous, nous en distinguons les éclats orangers quand il gronde. Nous le contournons autant que possible et, miracle, nous apercevons au loin des veines et autres éclaboussures qui ne trompent pas. C’est bien de la lave qui s’agite ici et là, sous nos regards ébahis. Tout heureux, nous demeurons plus dune heure devant ce spectacle unique avant de rebrousser chemin. Mais c’était sans compter sur la surprise du chef de que nous réserve Fagradalsfjall…

On aperçoit des projections quand le volcan gronde
Et soudain un peu de lave, on est comme des fous
On guette le moindre mouvement mais Fagradalsfjall reste de marbre
Sur le chemin du retour, des étoiles plein les yeux

Une fois dans une vie.

Nous empruntons le même parcours pour revenir sur nos pas. Désormais sur notre gauche, nous gardons un œil vigilant sur le volcan et sa traine noire. Quand soudain à l’horizon une lueur vient illuminer cette terre sombre. Le vent chaud qui caresse maintenant nos visages confirme cette impression. Une immense coulée est en train de se déverser, tel un tsunami de lave, sur ce qui était encore un champs fumant il y a 10 minutes. A mesure que nous nous rapprochons (après un sprint digne d’Usain Bolt) la chaleur devient écrasante et il faut se couvrir le visage pour ne pas être intoxiqué. C’est presque inconcevable d’être là, ici et maintenant devant un spectacle comme on en voit qu’une fois dans une vie. La puissance de la vague rouge-orangée est impressionnante, le flux fonce à 100 à l’heure.

Et là! L’impensable se produit
Et dire que le champs était si paisible il y a quelques minutes
Le spectacle est incroyable, à s’en décrocher la mâchoire
A quelques mètres seulement du raz de marée

Un petit coup de pression.

Nous sommes des dizaines à rester plantés bouche bée, observant l’origine de l’écoulement s’accroitre toujours plus. Le flot incessant est ponctué d’une chaleur inattendue qui finit par nous piquer les yeux. Nous reprenons difficilement le chemin du retour, il est pourtant difficile de ne pas se retourner toutes les 5 secondes. Le lave se refroidie a vitesse grand V, devenant vite noire en surface. Et puis arrivent les agents en charge de la sécurité autour de Fagradalsfjall. Masques à gaz en place et alertés comme jamais ils nous informent que le parcours A est désormais impraticable. Ils nous invitent vivement à emprunter le sentier B, plus long mais sécurisé. Cette info nous fait un peu retomber sur terre et en nous mettant un coup de pression. Nous ne trainons pas pour redescendre, en espérant que la coulée de lave ne vienne pas barrer le chemin.

La coulée ne s’arrête pas, elle prend même de l’ampleur
Un mini geyser de lave en fusion
La coulée commence à nous flipper un peu
Les veines rouges se fraient un chemin jusqu’à la surface
On ne réalise toujours pas ce à quoi nous venons d’assister, on ne pouvait pas rêver mieux

Arrivés à l’intersection entre le chemin A et B, nous trouvons un autre agent en contact avec les précédents via un talkie. Interpellé par d’autres visiteurs il nous explique que cet écoulement est rarissime, le premier de cette ampleur depuis des mois. Quelles étaient les chances pour qu’une manifestation de cette envergure se déclenche pile lors de notre passage? Cela valait bien la peine de repousser quatre fois ce voyage en Islande… mettons ça sur le dos du destin! Et maintenant, comment se remettre de telles émotions? Pourquoi pas avec un plat de nouilles lyophilisées en guise de déjeuner?

Nous revoilà sur le chemin A, après un détour compliqué par le parcours B
Le chemin A, par lequel nous sommes montés, maintenant fermé

Krysuvik et Seltun.

Toujours incrédules depuis notre visite de Fagradalsfjall, c’est à Seltun (dans la région de Krysuvik) que nous poursuivons cette journée. Forcément moins impressionnant que le volcan star, Seltun se démarque par son activité géothermique. Le site est facile d’accès depuis la Route 42, nous sommes accueillis par des couleurs orangées désormais familières. Une passerelle en bois permet d’évoluer facilement tout en admirant le paysage. Nous nous enfonçons doucement dans la verdure de la montage, une plateforme nous permet d’admirer les solfatares. L’odeur de souffre est également présente, ce qui confère à Seltun des airs de petit Hverir. Nous en faisons rapidement le tour mais ce passage à Kryzuvik est vraiment sympa. Cela marque également notre dernière visite en Islande… Place désormais à la détente!

Seltun s’établit en bordure de route
La boue et l’odeur d’œuf, tout y est!
Le contraste avec la montagne verte est saisissant
Le chemin balisé et les plateformes aident à profiter de Seltun
Ca sent (malheureusement) la fin du voyage

Le Blue Lagoon en guise de conclusion.

Cap sur le Blue Lagoon, toujours dans la péninsule de Reykjanes (à l’instar de Fagradalsfjall et Seltun). On ne fait pas plus touristique que ce lac artificiel (ce n’est pas pour rien qu’il se situe à 15 minutes de l’aéroport) mais nous avons tellement hâte de nous y prélasser après huit jours à cavaler. Tout est aménagé pour passer un agréablement moment. L’eau naturellement riche en silice, sels minéraux et algues marines a des teintes bleues turquoises et un aspect laiteux. Les bassins entre 37° et 40° invitent à la détente, nous avons même droit à une boisson et un masque de boue offert. Bien qu’à deux pas de la centrale géothermique nous nous sentons en pleine nature, le Blue Lagoon étant creusé dans la lave. Nous ne pouvions rêver mieux pour conclure comme il se doit ce magnifique voyage en terre islandaise.

Après tant de kilomètres à pied, place à la détente au Blue Lagoon
La couleur laiteuse de l’eau nous intrigue

Ainsi s’achève notre road trip en Islande. Nous n’espérions plus découvrir se pays après tous ces rebondissements. Et finalement nous en avons pris plein les yeux durant près de 10 jours. C’est avec des souvenirs à n’en plus finir que nous passons une dernière soirée à Keflavik, tout près de l’aéroport. Un ultime restaurant très sympa pendant lequel nous avons passé notre temps à nous remémorer les grands moments de ce voyage en terre islandaise, désormais derrière nous!

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