Direction Bliesbruck.
Pour être honnête nous ne connaissions pas le site de Bliesbruck il y encore quelques semaines. C’est lors d’une conversation avec la maman de Julie que nous avons entendu parlé des vestiges Gallo-Romain. Notre curiosité attisée, nous voila à l’assaut du parc archéologique européen à cheval sur la frontière franco-allemande (adulte: 5€ – enfant -16 ans: gratuit). La première partie, coté français, propose quelques reconstitutions en bois. Des éventrements festifs y sont régulièrement organisés, proposant entre autres des activités d’époque (poterie etc). Une entrée en matière sympathique avant de poursuivre avec le vif du sujet.
Après la mise en bouche nous passons à la partie antique. La rue des commerçants/artisans est presque entièrement en ruine. Cependant les fondations des bâtiments permettent, avec un peu d’imagination, de se projeter dans le passé. Entre le 1er et le 3ème siècle cette place s’est composée de constructions successivement en bois puis en pierre. Nous pouvons pénétrer dans certaines des caves encore en état, l’occasion de comprendre l’ingénieux système de “chauffage au sol”. Le parcours à ciel ouvert est ponctué de panneaux explicatifs, très utile pour la compréhension de ce qu’était le Vicus.
Les fouilles sont toujours en cours sur le parc archéologique. L’imposant projet transfrontalier créé en 1989 n’a donc pas fini de révéler ses secrets 🙂
Place aux bains publics.
Le complexe thermal est sans conteste la partie la plus impressionnante du site. Judicieusement réaménagé (un pavillon moderne en bois et verre recouvre harmonieusement l’ensemble), cet espace nous rappelle le rôle central des bains dans la société romaine. Lieu privilégié de sociabilité et de convivialité, toutes les classes sociales se rassemblaient ici. Les baigneurs y suivaient un véritable circuit d’hygiène rigoureusement organisé, dont les vertus curatives sont aujourd’hui avérées. Il ne demeure désormais plus que les fondations, mettant en exergue le génie des ingénieurs de l’époque pour chauffer les bassins.
En quittant les bains nous traversons dans le sens inverse l’ensemble du site pour rejoindre la partie allemande des ruines. Sur le chemin nous croisons le long du lac quelques cygnes qui profitent des derniers rayons de soleil d’automne. C’est un bâtiment célébrant l’amitié franco-allemande qui marque la séparation entre Bliesbruck et l’Allemagne. De ce coté de la frontière nous retrouvons également les panneaux explicatifs (toujours en trois langues: Allemand, Français et Anglais).
La Villa Romaine.
La partie allemande est bien plus simple et épurée. Nous entrons dans la Villa Romaine via la porte principale. Dans cette immense enclos quatre murets rectangulaires entourent la propriété, le reste n’est qu’étendue d’herbe. A l’autre bout du chemin principal (à environ 500m), les restes de la fameuse villa. Cette fois-ci il faut plus qu’un peu d’imagination pour se représenter la splendeur de l’ancienne demeure. Un plan permet de situer vaguement les pièces mais nous restons dubitatifs devant l’absence de pierre.
Dernière étape de la journée, la Tombe de la Princesse. Située à deux pas de la Villa, la sépulture fait partie d’une nécropole de trois Tumulus. Ces derniers ressemblent à s’y méprendre à ceux que nous avions pu observer à Gyeongju, en Corée du Sud. Le tombeau de la princesse date d’avant la période gallo-romaine (de l’époque du Haltstatt et de la Tène entre le 8ème et 1er siècle avant JC). Entièrement restauré, l’intérieur est un mini-musée explicatif. En point d’orgue une reproduction saisissante de la princesse et objets ensevelis avec elle.
Ainsi s’achève cette journée entre Bliesbruck et Reinheim. Cette escapade en Gaule Romaine à quelques kilomètres de chez nous aura été une belle découverte. Nous ne pensions pas trouver un site archéologique de cette ampleur dans notre région. A très bientôt pour de nouvelles aventures près de chez nous!
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