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La sombre histoire du Ban Saint-Jean

Le Ban Saint-Jean et la Ligne Maginot.

Aujourd’hui nous nous rendons au Ban Saint-Jean. Inauguré en 1937, à l’aube de la seconde guerre mondiale, ce dernier était à l’origine un camp de sureté en retrait de la Ligne Maginot. Le site établit à Denting (Moselle) avait pour objectif de servir de lieu de repli pour les blessés du front lors des futurs échauffourées avec l’ennemi. La déroute militaire de l’armée française va cependant changer à jamais l’histoire du Ban Saint-Jean. L’annexion de la Moselle après l’armistice de 1940 va faire passer le site sous le joug de l’Allemagne Nazie. L’idée que l’on peut se faire sur cette période trouble colle bien au champs de ruines qui se trouve sous nos yeux en ce dimanche.

Au delà de la forêt, le Camp du Ban Saint-Jean
La première bâtisse annonce la couleur
Le site est à l’abandon
Il y règne une atmosphère étrange
Comme une monde pos-apocalyptique

Un camp de détention.

Le Ban Saint-Jean va progressivement se transformer en camp de détention entre 1941 et 1944. Dans un premier temps seuls des prisonniers de guerre français qui y sont enfermés. Mais la période sombre du camp va réellement débuter avec l’ouverture du front de l’Est via l’opération Barbarossa. Les peuples slaves, considérés comme des sous-hommes (Untermenschen pour les germanophones) par le 3ème Reich, doivent théoriquement être éliminés. Mais le régime nazi va rapidement se raviser, préférant envoyer cette importante main-d’œuvre en Moselle. L’objectif étant d’exploiter les mines de fer et de charbon de cette région nouvellement annexée, dans le cadre de l’effort de guerre.

Des milliers de prisonniers sont passés par le Ban Saint-Jean
On a du mal à s’en rendre compte
Même le soldat F.Mitterand à brièvement été enfermé ici pendant la guerre
La végétations envahi les structures
Un paquet de maisons sont détruites

On estime autour de 300 000 mille le nombre de prisonniers soviétiques (principalement ukrainiens) ayant séjourné au Ban Saint-Jean. Nous nous sommes imprégnés de cette histoire avant de nous rendre sur place, ce qui rend notre découverte encore plus intense. De nos jours le site est dans un état de délabrement très avancé, ce sont des ruines qui nous encerclent. Il est officiellement interdit de s’aventurer dans les habitations, nous en comprenons aisément la raison. Le sol des habitations sonne creux (quand il ne s’est pas déjà écroulé). Tout menace de s’effondrer d’un instant à l’autre.

Ce sont officiellement 204 fosses communes qui ont été mises à jour, les exhumations pratiquées dans quelques unes d’entre elles permettent de dénombrer jusqu’à 120 victimes par fosse

On se croirait dans un épisode de Walking Dead

Une atmosphère pesante.

L’atmosphère qui se dégage du Ban Saint-Jean est pesante, peut être encore plus avec le temps maussade de cette journée. Nous avançons dans l’ancien camp tant bien que mal, aucun chemin n’est balisé. Une impression post-apocalyptique qui s’étend à perte de vue. Autrefois abandonné dans un proliférante forêt, le site est désormais entièrement déforesté. Une action qui n’est pas anodine puisqu’un projet de parc éolienne est pressenti depuis des année. Ce qui sonnerait comme un lugubre clap de fin, à l’image de la désolation du camp tel qu’il est actuellement.

Tout risque de disparaitre d’ici quelques temps
Un pan de l’Histoire qui va s’en aller avec l’arrivée du parc éolien
D’un autre coté le camp est tellement délabré…
Dommage que nous n’avons plus notre drone
On arrive au terme de notre découverte

Le temps du souvenir.

Nous ne pouvons pas quitter le Ban Saint-Jean sans emprunter le chemin pédagogique. Jalonné de panneaux explicatifs, le parcours se conclue sur une vaste plaine paisible où se dresse une stèle du souvenir. Erigée par l’AFU (Association Franco Ukrainienne), elle permet de garder en mémoire les crimes de guerre et d’honorer celle des victimes. Au loin les ruines du camp se planent derrière les arbres, comme pour nous rappeler l’horreur de l’Histoire.

Début du chemin du souvenir, pour conclure
Les ruines nous accompagnement tout le long du parcours
La stèle du souvenir
Au niveau de la stèle, les restes du camp

Ainsi s’achève notre découverte du Ban Saint-Jean. Plus que la désolation du site en lui-même, c’est surtout la méconnaissance de ce lieu qui nous laisse perplexe. L’image de la seconde guerre mondiale est présente dans les livres d’Histoire, mais réaliser qu’un massacre orchestré s’est déroulé à deux pas de chez nous fait froid dans le dos. C’est d’autant plus triste que le camp risque de disparaitre si le projet éolien prend forme. Nous nous estimons “chanceux” d’avoir pu nous y rendre avant qu’il ne disparaisse et ne devienne qu’un lointain souvenir d’une guerre d’un autre temps.

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