Un héritage historique.
C’est à Petite Rosselle (ville d’où est originaire Nicolas) que nous nous rendons aujourd’hui. L’extraction du charbon a été le moteur de cette partie de la Moselle durant près de 150 ans. C’est en 1856 que le premier gisement fût découvert dans la commune. Si l’exploitation s’est arrêtée dès 1986, les bâtiments ayant fait la fierté du bassin connaissent une seconde jeunesse. En effet le musée consacré à la mine et aux mineurs permet de garder en vie cet immense héritage qui à façonner le quotidien de générations d’hommes et de femmes. La visite commence avant même d’acheter son billet, le site laisse deviner un patrimoine immense.
Première étape, le Musée.
La première partie de la visite est consacrée au musée. L’exposition très complète et détaillée nous éclaire sur la vie autour de la mine (l’histoire de la mine, les cités minières, l’école ménagère, l’immigration d’ouvriers etc). Chaque pan du quotidien était organisé autour de l’exploitation du minerai. Nous en apprenons également beaucoup sur le rôle prépondérant de la famille Wendel, qui géra l’exploitation des années durant (allant même jusqu’à donner son nom à la ville voisine de Stiring-Wendel). C’est toutefois les salles les plus concrètes qui attirent vraiment notre attention. La Salle des Pendus où les mineurs se changeaient pour prendre leur poste conserve à elle seule une forte charge émotionnelle.
Accolées à la Salle des Pendus, les douches communes trouvaient leur utilité après le poste quand les “Gueules Noires” remontaient au jour. Juste à coté de celles-ci, une dernière pièce intermédiaire où les mineurs récupéraient leur équipement (lampes, batteries etc). Des lieux qui sont aujourd’hui figés dans le temps, comme si la vie s’était arrêtée du jour au lendemain. La première partie de la visite (qui correspond au seul Musée) s’achève ici, nous sommes invités à poursuivre vers l’autre intérêt du site: La Mine. Pour se faire nous quittons le bâtiment dans lequel nous nous trouvons pour rejoindre l’extérieur du parc.
Une reconstitution saisissante.
L’entre-deux se passe à dans la partie extérieure du Parc Explor. C’est l’occasion d’observer de plus près les immenses chevalements ainsi que les bâtiments en brique rouge. La grande partie des constructions sont laissées à l’abandon, beaucoup de vitres sont brisées. Cela n’enlève en rien la charge historique des lieux. Quelques machines remontées des galeries jalonnent également notre avancée. Elles sont entreposées sur un nouveau revêtement rouge vif qui fait débat parmi les visiteurs. Le plus important est que le musée se restaure au fur et à mesure. Cela prendra encore des années mais c’est très encourageant.
GLÜCK AUF!
Avant de pénétrer dans la reconstitution notre guide nous lance un “Glück Auf”. Une expression en patois que les mineurs se lançaient pour se souhaiter bonne fortune en descendant dans au fond. Nous passons également devant Sainte Barbe avant d’emprunter un ascenseur effectuant une descente fictive. Nous voilà maintenant dans la première galerie, impressionnante de réalisme. Un travail minutieux a été réalisé pour rendre compte du quotidien sous terre. L’immersion est saisissante, d’autant plus que les machines sont toutes réelles. Tout comme les anecdotes de notre guide du jour, qui apporte de la vie à l’exposition.
L’exploitation en Plateures.
Vient ensuite la première réelle mise en situation, avec l’exploitation en “Plateures”. Cette technique d’exécration du charbon à l’horizontale était considérée comme la plus “facile”. Deux galeries sont creusées parallèlement (espacées de plusieurs dizaines de mètres) avant de se rejoindre quelques centaines de mètres plus loin. Une énorme machine installée à l’extrémité racle le charbon d’un bout à l’autre des deux galeries jusqu’à l’épuisement de la veine. Notre guide nous donne énormément de détails sur la vie dans les galeries, cela rend la découverte encore plus immersive. Nous réalisons que bien qu’étant originaire de la région nous ne connaissions rien de l’activité minière mosellane.
L’exploitation Semi-Dressant.
Les deux dernières galeries représentent différents procédés d’extraction: Semi-Dressant et Dressant. Comme son nom l’indique, l’exploitation ne se faisant pas à l’horizontale mais en diagonale (de bas en haut). La difficulté consistait à constamment combler la galerie au fur et à mesure de l’avancée pour ne pas que cette dernière s’écroule sur les mineurs. Cette partie du musée est la seule représentant l’activité non pas lors de la fermeture, mais dans les années 70. Des troncs d’arbres étaient utilisés pour stabiliser temporairement les galeries, permettant ainsi aux hommes de travailler.
Dressant pour finir.
La dernière partie représente une veine exploitée en Dressant, autrement dit à la verticale. Plus rares, ces gisements sont les plus anciens puisqu’ils se sont redressés au fil des millions d’années. Comme toujours l’extraction s’effectuait du bas vers le haut. Ainsi les galeries pouvaient atteindre plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Notre guide nous explique que certains mineurs appréciaient ce poste. En effet, “le chef ne prenait pas toujours la peine de remonter l’échelle“, ils pouvaient ainsi travailler “tranquillement”. La machine exposée a été crée en Moselle spécialement pour cette activité (la méthode s’est d’ailleurs exportée dans certaines mines russes).
Il est bien difficile de résumer en quelques lignes une visite aussi riche, détaillée et par moments technique. Les guides, tous anciens mineurs (et bénévoles), nous ont fait vivre la vie dans les galeries. Le tout agrémenté d’amusantes anecdotes toujours bien senties. Nous vous conseillons vivement de vous y rendre pour vous découvrir cette magnifique reconstitution, d’autant que le droit d’entrée est tout à fait abordable (Musée: 8€ ; Mine: 8€ ; Musée + Mine: 12€). A très vite pour de nouvelles aventures. GLÜCK AUF!
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