Sólheimasandur, aux portes de Vik.
La nuit se termine à peine lorsque nous nous levons ce matin. Si nous sommes si matinaux c’est pour être parmi les premiers à admirer le célèbre DC-3 de l’US Navy. Il s’agit de l’épave d’un avion crashé en 1973, gisant depuis à Sólheimasandur. Pour aller à sa rencontre nous arpentons les 4km de piste rocailleuse qui séparent l’épave de la Route 1. Le parcours est bien balisé mais parait interminable, il faut compter une bonne quarantaine de minutes pour arriver à destination. La carcasse grise couchée sur le sable noir donne l’impression de contempler une photographie en noir et blanc. Nous ne sommes qu’une demi douzaine à admirer la taule déformée par les années dans un silence de cathédrale. Avec toutes les beautés que compte ce beau pays un arrêt par Sólheimasandur peut paraitre étrange. C’est pourtant une agréable étape si l’on est de passage dans la région.
Retour à Dyrholaey.
De retour sur la Route Circulaire nous retournons, comme promis hier, à Dyrholaey. L’immense promontoire, classé réserve naturelle, est toujours aussi impressionnant du haut de ses 120m. Nous avons toutefois bien fait de venir la veille, l’ensoleillement du début de journée ne rend pas hommage à la beauté de la plage en contrebas. Il en est de même pour l’arche au bout de la falaise, ce qui n’enlève rien au spectacle des vagues venant s’écraser sur la roche. Le phare quant à lui se dresse fièrement au milieu de tout cela. Il semble résister inlassablement au bourrasques qui redoublent de puissance à cette hauteur. Au loin nous distinguons le rivage, celui-là même où se trouve Reynisfjara. C’est justement à cet endroit que nous nous rendons maintenant.
Reynisfjara, la plage la plus célèbre du pays.
Reynisfjara est sans doute la plage la plus connue d’Islande (il y a peut être un match avec Diamond Beach). Cette renommée lui vient de son sable noir mais également de l’étonnant empilement de colonnes basaltiques sorti de nulle part. Ces formations rocheuses interpellent par leur forme, rappelant les longs tuyaux des orgues des églises. Ce chef d’œuvre de la nature est hélas quotidiennement détérioré par les touristes qui les escaladent à longueur de journée. La plage se poursuit au-delà des rochers avec une grotte qui se cache juste derrière, elle aussi marquée par ces formes caractéristiques. Derrière nous la mer agitée fait honneur à sa tumultueuse réputation, certaines vagues venant nous chatouiller les chevilles bien que nous soyons éloignés du rivage.
Attention danger!
Elle a beau être magnifique, la plage de Reynisfjara est l’une des plus dangereuse d’Islande. Certaines vagues dévastatrices se sont plusieurs fois avérées mortelles pour les moins précautionneux. Fort heureusement aucun danger à signaler lors de notre passage. De quoi nous laisser observer le promontoire de Dyrholaey en toute tranquillité. Nous effectuons ensuite une pause déjeuner par Vik. Ce qui serait presque n’importe où une banale localité est ici le chef lieu du Sud du pays. Vik est surtout réputé pour son église et son front de mer, qui se trouve juste de l’autre coté de Reynisfjara. Plus petit que nous l’imaginions, nous en profitons pour engloutir un hot-dog dans la station service au centre. De manière générale les stations services sont un peu les points de rassemblement dans les villages islandais (elles cumulent souvent restaurant et supérette en plus de l’activité principale).
Hjörleifshöfði à deux pas de Vik.
Ce passage à Vik bien plus rapide que prévu nous convainc poursuivre vers Fjaðrárgljúfur, que nous devions visiter demain matin. Sur le chemin nous effectuons une escale par Hjörleifshöfði, pour découvrir une petite grotte tout au bout d’un chemin cabossé. Ici plus de goudron, ce sont des trous qui nous bordent sur près de trois kilomètres. Le jeu en vaut cependant la chandelle puisque la grotte de Hjörleifshöfði ne ressemble à aucune autre. Une première faille permet d’entrée dans la cavité, surplombée par une seconde qui parait léviter. En observant l’ouverture depuis l’intérieur on pourrait deviner la silhouette de Maitre Yoda, bien connu des amateurs de Star Wars. Ce n’est pas un incontournable en Islande mais c’est un arrêt sympathique si le temps le permet. Nous sommes de retour sur les beaux paysages de la Route 1 quelques instants plus tard.
Fjaðrárgljúfur la cerise sur le gâteau.
La fin de journée est donc dédiée à Fjaðrárgljúfur, étonnant canyon à 70km de Vik. Ce sentier bien aménagé de 2km permet d’admirer de beaux panoramas depuis divers belvédères. Ces derniers sont installés en marge du chemin principal. Les formations rocheuses abruptes s’élèvent dans tous les sens, souvent arborés d’herbes ou de mousses. Une centaine de mètres plus bas, une petit rivière vit sa plus belle vie. Le soleil est toujours à nos cotés à mesure que nous évoluons, respectant minutieusement le chemin délimité. Fjaðrárgljúfur n’a pas toujours été aussi balisé, mais suite aux écarts de nombreuses personnes les autorités ont pris des mesures. Cela dit, si vraiment vous avez l’intention de faire fi des règles, ce n’est pas une petite corde qui vous arrêtera.
Arrivés au bout une dernière plateforme permet de contempler le chemin parcouru à travers le canyon. Les différents niveaux de profondeurs sont saisissants, une belle récompense pour un bel effort. En plus de la vue une cascade marque la limite de Fjaðrárgljúfur. Elle nous aurait sans doute parue de toute beauté en temps normal mais après toutes celles aperçues depuis deux jours…. . Il faut croire que nous commençons à nous faire aux paysages islandais. Pour retourner au parking il suffit de revenir sur nos pas, l’occasion d’en prendre une nouvelle fois plein les yeux. Un ultime coup d’œil depuis le pont, à deux pas du parking, et nous voilà partis pour la guesthouse.
Quelle belle journée nous avons passé dans le Sud de l’Islande! La région de Vik n’a désormais plus de secret pour nous. Il est maintenant temps de reprendre des forces pour demain, qui nous réserve son lot de surprises.
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