Une journée à Snæfellsnes.
Près de 3h de route sont requises pour rejoindre la Péninsule de Snæfellsnes depuis Blönduos. Une distance que nous avalons péniblement sous un temps exécrable. Nous ne pouvons pas compter sur le paysage pour nous distraite puisque la pluie et les nuages bas nous empêchent de voir à plus de 100 mètres. Du coup nous modifions nos plans en cours de route avec un passage par le village de Stykkisholmur. Bourgade la plus peuplée de la péninsule, elle est réputée pour son port de pêche. Plus récemment sa renommée s’est (modérément) accrue avec sa participation au film de Ben Siller, La vie rêvée de Walter Mitty. La pluie fidèle au poste nous rentabilisons le temps pour déjeuner dans notre voiture, telles deux âmes en peine. Nous profitons finalement d’un brève accalmie pour découvrir promptement Stykkisholmur et ses maisons colorées.
Kirkjufell LA star islandaise.
Au moment de reprendre notre route, miracle, le déluge prend enfin fin! Il ne reste que le vent dont les bourrasques sont ravageuses dans la région. C’est donc avec une motivation gonflée à bloc que nous arrivons au pied de Kirkjufell. Isolé entre mer et montagne, le mont est la véritable star du pays. Il est en effet le site le plus photographié d’Islande et donc fréquemment noir de monde. A l’instar de nos camarades touristes nous nous dirigeons vers le point de vue phare du site. Le vent redouble d’effort, des conditions peu propices à la photographie. Certains voisins voient leur trépied tomber sous l’impact du vent. Si nous sommes nous même un peu malmenés la vue sur Kirkjufell (avec un ciel presque bleu) nous ravit. Le jeu en vaut la chandelle comme l’affirme le dicton.
Un condensé d’Islande.
La péninsule de Snæfellsnes est un véritable condensé d’Islande. Volcan, cascades, plages noires… nous retrouvons toutes les spécificités du pays concentrées sur ce bout de terre. Nous nous dirigeons vers le phare de Svörtuloft, dans la pointe Ouest de Snæfellsnes. Peu connu, ce dernier se mérite puisqu’il faut évoluer de longues minutes sur un chemin de terre comme aucun autre. Il est presque impraticable pour un véhicule classique comme le notre. Nous mettons la petite Clio à rude épreuve, lui offrant un peu de repos aux abord de la plage de Skardsvik. L’une des rares plages de sable du pays se niche timidement entre des rochers anthracites. Pas de quoi impressionner les mouettes concentrées sur un chalutier en pleine activité.
Le méconnu Skardsvik.
Au bout de l’interminable chemin vers Skardsvik se dresse le phare. C’est impossible de passer à coté, il se distingue au loin avec sa couleur orange. Une esplanade en bois a été installée afin d’y circuler plus aisément. Skardsvik se dresse fièrement au sommet d’une falaise qui s’étire à perte de vue. Plus bas d’énormes vagues viennent s’écraser violement contre la paroi rocheuse. Le spectacle est impressionnant et se répète inlassablement à longueur de journées. Le phare est un endroit peu connu de la péninsule de Snæfellsnes qui mérite pourtant que l’on s’y attarde. Mieux vaut être équipé d’un 4×4 pour s’aventurer dans ce secteur, bien mieux adapté qu’un véhicule classique.
La plage noir de Djúpalónssandur.
A quelques kilomètres au Sud de Skardvik s’étend la plage de Djúpalónssandur. Celle qui clôture la côte Ouest de la péninsule est réputée sauvage. Elle est en effet considérée comme l’une des deux plages les plus dangereuses d’Islande (avec Reynisfjara). Les vagues peuvent être dévastatrices, nous en avons d’ailleurs un bel exemple aujourd’hui. La plage n’est pas composée de sable noir mais de petits galets. Ce qui crée un effet sonore intriguant lorsque les vagues retirent. Nous trouvons sur cette dernière un nombre conséquent de pièces de métal rouillé. Il s’agit des vestiges d’un bateau de pêche anglais, l’Epine GY7. Echoué en 1948, les débris sont laissés en l’état en hommage aux victimes.
Lóndrangar, Hellnar et Anarstapi.
Nous arrivons doucement au terme de notre journée à Snæfellsnes. Cette dernière partie nous mène jusqu’aux falaises de Lóndrangar. Les deux principaux rochers s’élèvent à près de 70m et sont visibles depuis la Route 574. Depuis le parking un court sentier permet de se rapprocher de l’édifice naturel. Les massifs apparaissent plus imposants que jamais depuis les deux plateformes successivement aménagées sur le parcours. Il est même possible d’apercevoir le phare de Malariff au dernier plan (pour peu que l’on ait une bonne vue).
A peine plus loin se trouve les deux villages de Hellnar et Anarstapi. Le premier nommé s’avère être quasi à l’abandon, avec de rares bâtisses inhabitées. Il en va de même pour les quelques hôtels du bourg. Nous quittons donc rapidement Hellnar pour rejoindre Anarstapi, à moins de cinq minutes. Il y a plus de vie de ce coté (une fête de mariage est en cours dans le restaurant du coin), mais le village ressemble plus à un point d’étape pour touristes qu’une zone d’habitation. Une jolie randonnée le long du littoral relie les deux bourgades, longue de deux heures (a/r). Nous l’aurions volontiers arpenté mais les bourrasques deviennent pénibles à supporter. Nous préférons rejoindre le dernier point d’intérêt du jour.
Budir pour finir.
Cette journée dans la péninsule de Snæfellsnes s’achève devant l’église de Budir. Comme posée au milieu de nulle part, la chapelle d’un noir profond semble entourée de mystère. Une impression encore plus marquée par les nuages bas de cette fin d’après-midi. Nous profitons de l’étonnante absence de touristes pour prendre quelques clichés. La pluie vient finalement interrompre la séance et nous convainc de rejoindre la guesthouse. Bien qu’à deux pas de la plage de Ytri Tunga (célèbre pour sa colonie de phoques) nous préférons rester bien au chaud ce soir. Nous y aurions bien fait un tour demain matin, mais (Spoiler Alert) nous allons oublier de nous y arrêter… Tant pis pour les phoques, ça ne fera plus de temps pour découvrir la capitale Reykjavik.
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