En attendant Polonnaruwa.
Aujourd’hui nous partons à la découverte de l’emblématique cité de Polonnaruwa, ancienne capitale du Royaume du même nom. Mais avant cela nous effectuons un court arrêt juste après avoir quitté notre hôtel de Dambulla. Un retour au Temple d’Or visité deux jours pour admirer cette fois la partie moderne du temple. Bien que cette dernière n’ait pas un grand intérêt historique l’immense Bouddha qui siège au sommet du sanctuaire mérite le détour. Nous avions insisté auprès de Dhammika pour y faire une halte et comme toujours il a accepté avec une grande gentillesse. Deux-trois photos plus tard nous reprenons la route pendant presque deux heures jusqu’à arriver à destination.
Une capitale historique.
Le site de Polonnaruwa est immense, une voiture ou un vélo sont idéals pour profiter au maximum des lieux. Après un passage rapide par le musée archéologique (qui concentre des artefacts de la vie quotidienne des habitants à cette époque) nous débutons la visite avec la chambre du conseil de Nishshankamalla. Cette partie isolée et peu fréquentée (sauf si l’on compte les macaques) concentre les vestiges d’un palais et de la fameuse chambre. Ici se réunissaient le roi et sa cours, chaque membre s’installait à côté d’un pilier sur lequel était gravée la fonction qu’il occupait. Derrière nous repose le paisible lac artificiel né après la création d’un barrage. C’est un système d’approvisionnement en eau très élaboré qui alimentait déjà la cité il y a mille ans.
Dhammika nous conduit ensuite vers un autre site de Polonnaruwa en passant sur le barrage. Cette section, elle aussi esseulée du parc principal, comprend une statue d’un roi (bien que l’on en soit pas certain) ainsi que quelques ruines d’un temple. Les moines résidaient autour de ce dernier, dans des petites parcelles individuelles dont nous observons encore les restes. Voilà pour la mise en bouche, place maintenant au plus gros morceau. Un court trajet en voiture et nous arrivons devant ce qui fût autrefois le palais royal de Maha Parakramabahu. Aujourd’hui en triste état, bien que toujours imposant, il se dressait autrefois sur sept étages (la structure était en brique et les niveaux supérieurs en bois). La teinte noire des briques nous rappellent que tout a été brulé au cours d’une invasion.
Des ruines dans tous les coins.
Cette partie de Polonnaruwa est la plus connue, nous y rencontrons bien plus de monde. Dhammika nous avait proposé deux versions du site ce matin: courte ou longue. Nous avons bien évidement choisi la seconde option bien plus complète. Sur cette partie principale, juste en face du palais, se trouve une autre chambre du conseil. Encore mieux conservée que sa voisine, nous y retrouvons les fameux poteaux taillés avec une grande finesse. Nous poursuivons avec une nouvelle aire située à quelques centaines de mètres. Sans conteste le lieu avec la plus grande concentration en bâtiments de l’ancienne capitale. Dhammika nous montre en priorité une construction en cours de rénovation. Il s’agit de l’ancien Temple de la Dent, du temps où celle-ci résidait à Polonnaruwa.
Il y a tant de choses à voir ici, chaque pierre semble avoir sa propre histoire. Nous devons nous déchausser toutes les deux minutes, chaque bâtiment relevant du sacré. Le plus imposant se caractérise par sa forme circulaire, quatre Bouddhas méditent sous la vieille coupole aujourd’hui effondrée. Le monument est presque une fresque historique puisqu’il témoigne du mélange des cultures. Des sculptures hindouistes côtoient par endroit les représentations de Siddhārtha Gautama. La finesse du travail de la pierre est encore visible aujourd’hui malgré le poids des années. Seule la chaleur étouffante finit par avoir raison de notre intérêt.
La grande majorité des vestiges de Polonnaruwa sont encore enfouis, des nombreux trésors seront sans doute mis à jour dans les prochaines décennies 🙂
Les parties secondaires de Polonnaruwa.
Déjà trois heures que nous parcourons la vieille citée de Polonnaruwa, une découverte pourtant loin d’être conclue. Dhammika ne nous a pas menti quand il nous a proposé la version longue du site! Il enchaine avec une vitalité qui nous impressionne les endroits plus reculés, souvent boudés des touristes. Se succèdent ainsi des temples et autre stupas perdus au milieu d’une végétation toujours aussi dense. Vient enfin le gros morceau de cette partie, le gigantesque stupa de Rankoth Vehera. Nous en faisons le tour, une fois déchaussés, à l’abri des arbres. Il est en effet difficilement supportable de piétiner le sable brulant autour de la structure. Nous avons bien assimilé la théorie de l’Anapanasati mais la mise en pratique est plus aléatoire…
Dhammika nous laisse un peu de liberté, nous proposant de le rejoindre à un point défini au loin. Nous entrons dans la section de l’ancienne université bouddhiste. Des centaines de moines venaient ici pour s’instruire, l’université aurait eu une renommée internationale à son époque. Encore plus sauvage nous découvrons une nouvelle race de signe, plus craintive que les macaques. Des panneaux nous aident à identifier l’ancien hôpital et les baraquements des moines. Certaines constructions recouvertes de mousse nous font penser au Livre de la Jungle. Nous retrouvons finalement notre guide au bout de chemin, comme prévu, alors que l’humidité commence à vraiment nous peser.
Quatre derniers Bouddhas pour la route.
Dhammika a manifestement compris que nos batteries étaient à plat. Il nous propose de faire une pause devant une échoppe près du dernier parking, nous offrant au passage un jus de coco. Nous ne connaissons pas toutes les vertus de la noix de coco mais elle nous fait un bien fou! Ce dernier spot diffère des autres, il s’agit d’une grande paroi rocheuse sur laquelle figure quatre Bouddhas. De tailles et postures différentes, ils ont la particularité d’avoir été taillés directement dans la roche. Un travail colossal pour un rendu grandiose, le granit sous le Bouddha allongé semblant s’écraser comme un simple coussin.
Nous avons donc passé près de six heures à Polonnaruwa, une immersion aussi intéressante qu’épuisante sous se cagnard. Dommage que le programme n’inclus pas le Nord du pays, nous aurions volontiers visité la première capitale du pays Anuradhapura. Mais place désormais à deux jours de détente sur les belles plages de la côte Est. Une région sinistrée par la guerre civile et le tsunami, qui se relève doucement de son histoire récente.
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