Le Canyon de Studlagil.
Cette cinquième journée débute avec une merveille islandaise. Peu connu il y a encore quelques années, le canyon de Studlagil est désormais une attraction phare du pays. Il le doit en grande partie aux réseaux sociaux qui l’ont popularisé en un rien de temps. Le site se visite depuis les deux rives, Est et Ouest. Coté Ouest pas de marche jusqu’au point de vue, toutefois limité à une seule plateforme. Le second requiert une bonne heure de marche (depuis le parking officiel) mais propose une découverte bien plus libre. Nous choisissons cette seconde option et arrivons au canyon peu avant 10h. A l’instar d’autres merveille observées les jours précédents, Studlagil se caractérise par d’immenses colonnes de basalte. Nous évoluons à notre guise sur la roche, pouvant nous rendre jusqu’au lit de la rivière. Seule ombre au tableau (mais pas des moindres) la couleur de l’eau, d’habitude émeraude, est bien terne aujourd’hui.
La centrale hydroélectrique en amont déverse des eaux de fonte tous les ans fin aout. Cela affecte pendant plusieurs semaines la couleur de l’eau ainsi que le débit de Studlagil. Vous êtes prévenus si vous visitez le canyon à cette période 🙂
La rive Est est idéale pour découvrir le canyon de Studlagil, aucune restriction ou interdiction n’entravent la visite. Nous avançons à notre rythme sur tous les cotés de la paroi, toujours avec prudence. Il faut dire que le courant très fort aujourd’hui a de quoi freiner même les plus courageux. En face nous observons la plateforme aménagée coté Ouest. Cette partie est bien plus limitée et est surtout intéressante en complément de la partie Est. Sur le retour nous affrontons des milliers de mouches qui attaquent les visiteurs sur tout le chemin. Ca n’a l’air de rien mais sur une heure de marche il y a de quoi devenir dingue. Studlagil n’en demeure pas moins un site exceptionnel à ne pas rater, d’autant qu’il n’est qu’à deux pas de la Route 1.
The Walking Sheeps.
Les mouches kamikazes désormais derrière nous, c’est au tour des troupeaux de moutons de nous faire perdre la tête. Le chemin pour Studlagil (Route 939) est en effet bordé par quelques grandes fermes. Et c’est pile aujourd’hui que les bergers ont décidé de rameuter leur bêtes. Nous avançons donc au pas devant des centaines de moutons, telle une horde digne d’un épisode de The Walking Dead. Le retour sur la Route Circulaire est plus tranquille, il faut dire que cette partie de l’Islande est très peu peuplée. Des paysages lunaires nous accompagnent sur des dizaines de kilomètres, sans jamais croiser âme qui vive. Le retour à la civilisation se fait aux abords de Myvatn, lorsque nous bifurquons vers la cascade de Dettifoss.
Dettifoss, monstre de puissance.
Dettifoss est la cascade la plus puissante d’Islande et d’Europe du haut de ses 44m haut et 100m de long. Il faut compter un quart d’heure de marche depuis le parking pour l’observer. Bien que pas encore en ligne de mire, son grondement sourd résonne déjà jusqu’à nos oreilles. Cette première impression se confirme une fois devant la cascade, nous nous sentons ridiculement petit face à ce mastodonte. A l’instar de Stuðlagil, Dettifoss se visite de part et d’autres de son lit. Nous choisissons cette fois-ci le coté Ouest, mieux aménagé, qui permet de prendre la pleine mesure de cette force de la nature. Une brume épaisse jaillit de la chute, conséquence directe des 500m3 d’eau qui s’écoulent chaque seconde. Dettifoss est sans conteste la cascade la plus impressionnante d’Islande en terme de puissance.
En amont de Dettifoss se trouve un groupe de cascades plus petites, Selfoss. Le connexion entre les deux chutes se fait par un chemin de terre, bien balisé, en moins de 10 minutes. Le spectacle est agréable mais fait forcément pâle figure en comparaison à sa voisine, star des lieux. Elle n’en demeure pas moins attractive avec sa dizaine de petites chutes qui font tomber le cours d’eau d’un étage, tel un escalier. Le retour au parking prend à nouveau une quinzaine de minutes, de quoi nous laisser le temps de programmer notre prochain arrêt. En effet nous ne pensions pas arriver si tôt à Myvatn, nous devons donc adapter notre itinéraire.
Randonnée de Leirhnjukur.
C’est parti pour une visite qui n’était pas prévue au programme, la randonnée de Leirhnjukur à l’Est de Myvatn. Il s’agit d’un volcan actif du système volcanique de Krafla, qui se visite facilement à partir d’un parking aménagé. La première partie de la promenade se fait sur un parcours plat, au milieu d’un ancienne coulée de lave aujourd’hui recouverte de mousse. Très vite le panorama s’enrichie avec une colline ocre fumante, qui laisse deviner la suite. D’interminables fissures fendent le sol par endroits, rappelant que la zone n’est qu’en sommeil. Un point d’eau en ébullition nous remémore immédiatement la région de Rotorua en Nouvelle Zélande. Mention spéciale à l’odeur d’œuf pourri qui caractérise le souffre présent dans le secteur.
La seconde partie de Leirhnjukur est bien plus désolée. Une coulée de lave plus récente (années 70/80) à plongée la plaine sous un gigantesque manteau noir. La roche est par endroit toujours percée par des nuages de fumée. Ce n’est pas demain la veille que la végétation reprendra ses droits. Nous évoluons au milieu de ce paysage démoniaque, subjugués par la beauté délétère de Leirhnjukur. Cette découverte inopinée s’avère être un point fort de notre journée. Il n’en faut pas plus pour nous mettre l’eau à la bouche pour demain.
Viti en guise de conclusion.
Nous profitons d’être dans le secteur pour nous rendre à Viti, un grand cratère à deux pas de Leirhnjukur (visible depuis la caldeira). Il a la particularité d’être rempli par une eau d’un bleu limpide, voir émeraude en fonction de l’ensoleillement. Il faut compter une bonne heure pour en faire le tour, nous nous contentons de la moitié aujourd’hui. Depuis le sommet la vue du Leirhnjukur et la centrale géothermique est imprenable. L’endroit est idéal pour clôturer la magnifique journée que nous venons de passer dans le Nord de l’Islande.
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