En attendant Stokksnes.
Nous ne trainons pas ce matin puisqu’une longue route nous attend le long de la côte Est de l’île. D’autant plus que nous débutons revenant sur nos pas. Frustrés de ne pas avoir pleinement profité de Diamond Beach la veille, nous espérons avoir plus de chance ce matin. A peine arrivés nous constatons que la chance n’est définitivement pas de notre coté puisque la plage noire est encore plus clairsemée qu’hier. Nous prenons tout de même le temps de réaliser quelques clichés avant de reprendre la route.
Stokksnes, la porte de l’Est.
Notre avancée sur la Route Circulaire nous mène jusqu’au croisement vers Stokksnes, peu après Höfn. Au bout du chemin se dresse le Viking Café, dans lequel nous devons nous acquitter d’un droit d’accès au site (1080SK en 2021). Encore quelques centaines de mètres, sur un parcours digne des plus belles pistes namibiennes, et nous voilà arrivés jusqu’à la célèbre plage. Nous évoluons entre les dunes recouvertes de hautes herbes jusqu’à distinguer pleinement la plage. Au loin la montagne de Vestrahorn vient magnifier le panorama de sa puissance du haut de ses 454m. Nous sommes littéralement seuls (cette partie de l’Islande, plus loin du Cercle d’Or, est apparemment moins attractive) à profiter du lieu en ce jour. Une situation idéale pour profiter des allées et venues des vagues, procurant un effet miroir à la plage noire. Le reflet abstrait de Vestrahorn est inspirant, nous demeurons de longues minutes posés devant ce spectacle.
Le site de Stokksnes est immense, bien plus que nous ne l’imaginions. Nous pourrions rester des heures à contempler les vagues s’échouer mais la journée est encore longue. Résolus à reprendre la route, nous faisons une escale au Village Viking (aux abord du Viking Café). Ce dernier est en fait une reconstitution récente qui ne nous intéresse que moyennement. Nous luis préférons un dernier coup d’œil sur Vestrahorn avant de revenir sur le parking du café. Stokksnes a été un des points forts de notre voyage, un incontournable avant une longue route sur la côte Est.
Sur la route.
Comme nous venons de le préciser, la route entre Stokksnes et Egilsstaðir se tire en longueur. Il n’y a pas d’immanquables à proprement parler mais quelques coins valent la peine. Bien évidement les paysages islandais sont fabuleux mais difficile d’avancer en s’arrêtant tous les 2-3 kilomètres. La plage de Laekjavik reste le point d’étape phare de ce tronçon. Cette nouvelle plage noire se démarque des autres avec à son énorme rocher s’érigeant seul au milieu du sable noir. Et enfin au bout de quelques heures apparait devant nous l’intersection entre la Route 1 et la Route 939… celle qui nous fait cogiter depuis hier soir.
Öxi Pass.
La fameuse Route 939, également appelée Öxi Pass, est une route graviée qui s’étend sur 19km. Elle permet de raccourcir la route jusqu’à Egilsstaðir de près de 70km. Mais ce parcours est réputé dangereux et est vivement déconseillé en hiver, sous la pluie ou par temps brumeux. Öxi Pass peut vite devenir un traquenard d’après les sites que nous avons consulté. Heureusement la journée est magnifique lorsque nous nous lançons (avec un peu d’appréhension) sur cette portion. Au final sa réputation nous parait surfaite, il n’y a en effet aucun point particulièrement technique ou périlleux. La route propose d’ailleurs quelques points de vue magnifiques, nous y croisons même des moutons sauvages. Cela nous à de surcroit permis de gagner du temps de visite pour Hengifoss, la cascade du jour prévue cet après-midi.
Öxi Pass est une route graviée qui n’est pas classée “F”. En d’autres termes les véhicules à deux roues motrices sont également autorisés à y circuler (avec précaution) 🙂
Litlanenfoss et Hengifoss.
La seconde partie de la journée est donc consacrée à la randonnée vers la cascade d’Hengifoss. D’emblée nous sommes surpris par la raideur du parcours, bien plus physique que nous le pensions. A mi-chemin nous découvrons Litlanenfoss, une première chute en escalier de toute beauté. Entourée elle aussi de colonnes de basaltes, à l’instar de Svartifoss, la cascade mériterait à elle seule l’effort. Il est possible de se rapprocher via des chemins plus hasardeux et glissants. En ce qui nous concerne nous nous contentons de rester sur la plateforme aménagée. Des panneaux d’informations fournissent des explications techniques sur la cascade. Une manière ludique de comprendre pourquoi les formations rocheuses qui ceinturent Litlanenfoss ont cette forme (Spoiler: elles sont forgées par le refroidissement de la lave).
Hengifoss se mérite du haut de ses 120m! La randonnée nous fatigue et c’est avec soulagement que nous atteignons enfin le plateau de la cascade. Un dernier effort est requis, après le chemin aménagé en bois il faut encore passer une partie rocailleuse bien moins stable. Le débit de la chute n’est pas très important aujourd’hui, seul un faible filet d’eau s’écoule le long de la paroi. Son intérêt réside toutefois dans son mur rocheux empilé sous forme de fines strates rouges. Ces dernières sont prises en sandwich entre des parties noires plus épaisses. Elles correspondent respectivement à des sédiments oxydées et des coulées de lave successives. Tout cela est un peu technique mais le rendu visuel est sensationnel. C’est un véritable tableau de l’Histoire terrestre qui se dessine sous nos yeux. Nous contemplons Hengifoss quelques instants (le temps aussi de reprendre des forces) avant de rebrousser chemin. La rando est très belle mais nous vous conseillons d’avoir la forme lorsque vous vous y aventurerez.
Une nuit à Egilsstaðir.
Nous ne cachons pas notre joie en arrivant à Egilsstaðir. La journée aura été fatigante, entre les heures de route et cette dernière randonnée. La grande ville de l’Est n’a pour sa part rien d’extraordinaire. Nous en profitons pour faire le plein d’essence et quelques courses pour le repas du soir. Demain nous découvrirons le célèbre Canyon de Stuðlagil (qui fait fureur sur les réseau sociaux) avant de rejoindre Myvatn. Nous avons hâte de découvrir le Nord du pays, plus sauvage et moins fréquentée que le Sud.
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